La Carafe à Chasselas: révélateur de grands vins

| 3 novembre 2015 | 0 commentaire

Bel objet artisanal, la Carafe à Chasselas et autres vins blancs a été présentée à la presse par ses concepteurs en novembre 2010. Au Château de Châtagneréaz, les initiateurs du projet ont dévoilé les caractéristiques de cet ustensile vineux. Mais, si l’on veut comprendre la genèse de cette carafe, il faut revenir quelques années en arrière.

Carafe à Chasselas Photo: Clos, Domaines & Châteaux

En 1998, Walter Linherr, courtier en vin, et Henri Chollet, vigneron à Aran-sur-Villette, décident de lancer une carafe pour les vieux Chasselas. Comme le précise Henri Chollet «Souvent, lorsque l’on ouvre un vieux millésime, c’est à la fin de la bouteille que le Chasselas est le plus ouvert et le plus intéressant. Avec cette carafe, nous voulons profiter dès le premier verre de tout le potentiel du vin.» Car la particularité de cette création, c’est le décanteur vaudois: un entonnoir aérateur percé d’ouverture à placer dans la carafe. Ce système oxygène le vin, qui ruisselle sur les parois de la carafe, sans lui faire perdre son gaz carbonique.
En 1998, le procédé remporte un certains succès, mais la fabrication s’arrête quatre ans plus tard, faute de verrier susceptible de garantir la production. En 2010, Henri Chollet, André Linherr, le fils de Walter, Claude Jaccard, œnologue, et Yann Oulevay, maître-verrier, relancent le projet. Moulées, graduées et sérigraphiées par Yann Oulevay, ces carafes trouvent un soutien dans l’Association Clos, Domaines & Châteaux dont les membres sont tous des producteurs importants de Chasselas.
Afin de démontrer l’effet de la Carafe à Chasselas et autres vins blancs, l’Association avait convié quelques journalistes à une verticale de vieux millésimes de Château de Châtagneréaz. Pour chaque millésime, deux verres: l’un contenant du vin issu directement de la bouteille, l’autre ayant connu un passage en carafe. Conclusion générale, les vins carafés se montraient plus ouverts, leur éventuelle amertume finale avait disparu et ils avaient nettement gagné en persistance aromatique. Exemple avec quelques vins dégustés :

Château de Châtagneréaz 2005
Le vin non-carafé présente un nez de fruits blancs, une attaque vive marquée par le CO2, un joli fruit en bouche et une finale légèrement amère. Avec la carafe, le nez est plus ouvert, et la finale apparaît plus longue et plus aromatique. L’amertume a presque disparu.

Château de Châtagneréaz 2000
Au nez, le vin non-carafé se distingue par des arômes de fruits mûrs et des notes de miel et de cire d’abeille. La bouche opulente présente des notes minérales et une finale sur des notes de massepain. Avec la carafe, le nez s’oriente ostensiblement vers les notes tertiaires de cire d’abeille et de miel. La bouche, qui gagne en amplitude ainsi qu’en richesse, prend une magnifique longueur.

Château de Châtagneréaz 1995
Marqué par des notes de fruits exotiques, ce vin développe des notes plus prononcées de litchies après un passage en carafe. La bouche, vive et bien équilibrée, laisse deviner après aération des accents minéraux et une pointe de salinité en finale.

Château de Châtagneréaz 1978
D’un très bel or, mis en valeur par l’ustensile, ce vin est assez fermé au nez et présente des notes de cire d’abeille dans un bouche un peu austère. La version carafée offre un nez beaucoup plus intéressant où l’on devine la cire, mais aussi des notes d’eau-de-vie et d’eucalyptus. En bouche, le vin, plus aimable, gagne en amplitude et présente une finale plus expressive.

Pour la commander:
Yann Oulevay
Clos, Domaines & Châteaux

Cet article a été écrit par Alexandre Truffer pour le site RomanDuVin.ch  en novembre 2010.

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Category: Articles généraux sur le Chasselas

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