Des chasselas de la Côte sont partis aux JO de Rio

| 1 août 2016 | 0 commentaire
Luciana Mota s’attaque à un sacré défi: faire aimer le chasselas aux Brésiliens, surtout buveurs de bière. Image: Maxime Schmid

Luciana Mota s’attaque à un sacré défi: faire aimer le chasselas aux Brésiliens, surtout buveurs de bière.
Image: Maxime Schmid

Article de Yves Merz paru dans le 24Heures du 1er août 2016

Boire un verre de chasselas bien frais sur la plage de Copacabana. Un rêve pour les amateurs de ce nectar en villégiature à Rio. Ou un sacrilège pour les inconditionnels du trio mythique «playa, samba et caïpirinha». Quelques vignerons de la Côte ont pris leur parti. Le chasselas ne détrônera pas la cachaça mais va faire sa première apparition au Brésil en tant que produit commercial.

Joli coup de pub
Pas facile de pénétrer un marché aussi exotique. Mais les Jeux olympiques de Rio vont permettre de faire un joli coup de pub à notre «petit» vin blanc. Pour son arrivée au Brésil, la très officielle Maison Suisse lui déroule le tapis rouge… et blanc: «Ce seront les seuls vins vendus à la carte, précise l’Ambassadeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau. Ils seront proposés dans l’ensemble des points de vente au public et pour nos réceptions officielles. En parallèle, l’Association organisera des dégustations sur invitation, pour faire découvrir ce cépage si suisse. Plusieurs centaines de bouteilles seront du voyage.»
Secrétaire de l’Association des Vignerons de la Côte vaudoise (AVCV), fondée pour réaliser ce projet, Yves de Mestral, propriétaire du Domaine de la Maison Blanche à Mont-sur-Rolle, se réjouit de cette belle opportunité, et s’empresse d’expliquer pourquoi ce sont leurs vins qui ont été choisis: «On voulait faire ça avec d’autres. On a contacté plusieurs producteurs, mais à la fin, peu se sont lancés car les coûts se soldent par une solide ardoise. C’est une prise de risques, mais il faut semer pour récolter.»
Comme le précise Nicolas Joss, directeur de l’Office des vins vaudois (OVV), c’est l’occasion qui a fait le larron. «Vu que ces vignerons veulent exporter au Brésil, je les ai mis en contact avec Nicolas Bideau». Quant à l’OVV, il versera des vins de la Ville de Lausanne et de l’Etat de Vaud lors des parties officielles.
Mais comment l’idée surprenante d’exporter du chasselas au pays de la bière, de la cachaça et de la feijoada a-t-elle pu germer chez ces vignerons de La Côte? «C’est par l’intermédiaire de Luciana Mota, une femme brésilienne qui apprécie nos chasselas, que le groupement a eu le projet d’exporter nos vins au Brésil», raconte Yves de Mestral.
Amatrice de vins, Luciana Mota a découvert le chasselas lors de ses études à l’Université de Lausanne. «Je l’ai beaucoup apprécié et je pense que ce vin a un gros potentiel au Brésil. Les Brésiliens cuisinent beaucoup de fruits de mer qui s’accordent très bien avec ce cépage. Il est vrai que les Brésiliens sont des grands consommateurs de bière, mais la classe aisée, qui compte 6 millions de personnes, boit de plus en plus de vins de haute qualité. Nous proposerons des accords met-vin avec les fromages de L’Etivaz AOP.»

Une carte à jouer
Après l’absence critiquée de vins suisses à la Maison Suisse lors du Mondial en 2014, Nicolas Bideau applaudit: «Grâce aux vignerons de la Côte, nous pouvons proposer un cépage suisse iconique aux Brésiliens! J’aime l’idée de vignerons entrepreneurs, qui sont prêts à prendre des risques. Ici, les palais sont habitués aux vins du Chili et d’Argentine. Avec le chasselas, je pense que nous pouvons apporter une touche de qualité et d’originalité. Il y a une carte à jouer. C’est une belle opération pour l’image de la Suisse que de pouvoir montrer nos «entreprises du terroir» et surprendre là où on ne nous attend pas forcément.» (24 heures)

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Category: Le Chasselas aujourd'hui

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